dimanche 6 février 2011

Orthomyxovirus (virus de la grippe)

Orthomyxovirus
(virus de la grippe)

 Introduction
La famille des Orthomyxoviridae comprend les virus de la grippe humaine et animale.

  • De 1510 à 1930, environ 30 pandémies ont été décrites et la pandémie de 1918-19 aurait tué 20 millions de personnes (plus que la grande Guerre)…

  • Les premiers isolements de virus influenza A  humains ont été réalisés en 1933 par Smith
  • Chez l’homme on distingue les virus influenza type A, type B, type C. 
 II- Caractéristiques virologiques

 Structure du virus de la grippe A
  • Forme sphérique ou ovalaire
  • Mesure :80 à 120 nm
  • Enveloppé
  • Génome segmenté : ARNs simple brin de polarité (-)
  • Nucléocapside à symétrie hélicoïdale


 Classification et nomenclature
 
Famille: Orthomyxoviridae
  Genre :   Infuenzavirus : 3 types   ==>      A
                                                            ==>      B
                                                            ==>      C
  • un type est défini par les caractères antigéniques des protéines NP et M1.
  • les 3 types n'ont aucun caractère antigénique commun. 
Les virus A
  •  sont rencontrés chez l'homme et chez divers animaux
  • La particularité du type A vient de sa distribution chez différente espèce animale, notamment les mammifères et les oiseaux et d’un pouvoir pathogène potentiellement élevé, il est le seul à étre subdivisé en sous types 
 
Les sous types : dépend de la nature des protéines HA et NA situe sur l’enveloppe du virus.
 15  Protéines  HA  #  : H1     ===>    H15
 09  Protéines  NA  #  : N1    ===>    N9
L’association   HA+NA  Þ sous type
Ex : H1N1, H3N2
Pour un même type ou sous type de virus , il existe différentes souches Þ variants.
 
Le virus B
  • Le virus B est spécifique de l'homme et a été isolé en 1940.
  • On connaît des variations antigéniques dans les souches mais il n'existe pas à ce jour de subdivision du genre en espèces. 
  • Le virus B est moins virulent et provoque moins de complications que le virus A ; il infecte surtout les enfants. 
 
Le virus C
  • Le virus C a été isolé en 1949. Il est largement répandu dans la population humaine et aussi chez quelques espèces animales vivant au contact de l'homme  (chat, chien).
  • Difficile à isoler, il a été moins étudié. Des progrès récents ont montré qu'il jouait un rôle non négligeable dans les infections respiratoires saisonnières.
  • La nomenclature des virus grippaux obéit à des règles internationales d’écriture:
      Type/ Hôte d’origine/ lieu d’isolement de la souche virale / numéro de la souche/année d’isolement ( sous type)
        Ex :   A/Vietnam/1194/04 (H5N1)
      
      Multiplication du virus de la grippe
     Mécanismes de variations des virus grippaux
 
  • Les variations peuvent toucher plus particulièrement l’ HA mais également la NA
  • Deux grandes mécanismes sont à l’origine de ces modifications 
a) Le glissement antigénique (Drift antigénique)
  • Modification mineure ,portant sur quelques acides aminés de HA ou la NA
  • Phénomène constant : rencontré pour tous les types de virus grippaux.
  • L’ARN polymérase viral; enzyme peu fidèle , commet un grand nombre d’ erreurs lors de la réplication car elle  ne possède ni fonction de relecture, ni fonction de correction qui ont lieu physiologiquement dans la cellule eucaryote sur ADN double brins , ne peuvent se faire sur l’ARN monocaténaire.
  • Les mutation peuvent être bénéfique si elle affectent un site antigénique donnant ainsi naissance à un nouvel antigène viral ==> C’est le phénomène de glissement antigénique
  • L’accumulation de ces mutation  ==> nouveaux variants viraux  ==> échappement partiel à la reconnaissance des Ac  ==> déclenchement d’épidémie . 
  • Pour le virus de type A: 1% de la séquence antigénique de L’HA mute en 1ans   .
  • Ce phénomène qui oblige la mise au pt d’un vaccin dont la composition doit être réactualisée chaque année
 b) La cassure antigénique (ou saut antigénique)
 
  • Variation antigénique brutale majeure des protéines de surfaces ( HA ou NA)
  • Phénomène ponctuel, rare ( 10-30ans)
  • N’existe que pour le type A ==> sous types
  • Due à un réassortiment génétique , n’est possible que grâce au caractère segmenté du génome des virus grippaux
  • Elle correspond au remplacement complet d’un ou plusieurs gènes d’une souche virale par un gène équivalent d’une autre souche virale ==> nouveau s/type ==> pandémies de grippe 
A  l’heure actuelle ,les spécialistes craignent une        recombinaison génétique entre le virus de la grippe A/H5N1 et le virus humain circulant ==> nouveau virus hautement pathogène pour l’homme.


  • Apparition d’un nouveau virus grippal qui pourra échapper totalement à la reconnaissance antigénique du système immunitaire humain ==> C’est le phénomène de cassure antigénique
  • Si en plus il possède le segment des «  gènes internes d’adaptation » propre à l’homme, ilcumulera ainsi l’avantage d’une bonne capacité à se répliquer chez l’homme  ==> pandémie 
  • Pour tenter de limité cette éventualité, des compagnes de vaccination contre H3N2 sont menée dans les pays fortement touchés dans le but de réduire sa circulation.
  • Au vu du nombre de cas humains à virus aviaire constaté actuellement, il n’est pas exclu que la recombinaison se produise chez l’homme.
    III- Pouvoir pathogène :
     A- Physiopathologie de l’infection:
    1. Après pénétration par inhalation de gouttelettes en suspension dans l’air, le virus se multiplie rapidement dans les cellules épithéliales de l’arbre respiratoire cilié qui va du nez aux bronchioles.  
    2. Dans les formes habituelles, le virus ne se multiplie pas au niveau de l’alvéole, il ne dépasse pas la membrane basale en profondeur, et il n’ya pas de virémie 
    3. La multiplication virale reste locale, mais elle est très intense, et aboutit à une nécrose de l’épithélium cilié respiratoire, accompagnée par une hypersécrétion bronchique.  
    4. Ces phénomènes locaux sont à l’origine des signes respiratoires. La réaction du système immunitaire à l’infection donne lieu à la production accrue de cytokines (interféron et IL-6) responsables des signes généraux et de la fièvre.


    B- Signes clinique:  
  • Incubation courte 2 a 3 jours
  • Signes généraux : fièvre+++ 40°C, douleurs diffuses, céphalées, myalgies………..
  • Signes respiratoires
                  C- Complications
  • Infections ORL (otite moyenne aigue chez l’enfant)
  • Pneumopathie bactérienne
  • Syndrome de détresse respiratoire aigu SDRA
III-Diagnostic virologique de la grippe:
  •   La stratégie pour les premiers test de laboratoire : 
 
     - diagnostiquer rapidement une infection par le virus grippal A
 
     - exclure les autres infections respiratoires virales communes 
 a)Diagnostic direct
 
Repose sur la MEV du virus grippal  ou de ses Ag sur différent prélèvements
Prélèvements:
  -rhinopharyngies obtenus par aspiration   (03jours) 
  -Écouvillonnage nasal , pharyngée
Le prélèvement doit être placé dans un milieu de transport et garder au froid (+4)
 
Détection rapide de l’antigène viral : 15 à 30 min
       
        -L’immunofluorescence: méthode sensible ,largement employée
              
               -Les méthodes immunoenzymatiques (comme ELISA) permettent la mise en évidence du virus influenza A uniquement (par la nucléoprotéine NP )
             
 
Technique de RT-PCR ( technique d’amplification en chaîne par polymérisation après transcription inverse)
  • Elle permet d’amplifier le génome viral, de détecter spécifiquement un ARN viral et donc d’identifier le type et le sous-type viral .
  • Les résultats sont disponibles en quelques heures
 
La culture virale

Technique sensible , présente l’avantage de permettre une identification et une caractérisation antigénique et génitique approfondies du virus ,  étudié  la sensibilité  vis a vis  des antiviraux  et la préparation de vaccins . Cependans elle est réservée aux laboratoires spécialisés .
 
-L’inoculation : œuf de poule embryonné d’une dizaine de jours ou culture de cellules rénales de chien (cellules MDCK) ,résultats en 2 à 10 jours.
    
-L’identification du virus :par technique d’IF des cellules infectées, d’inhibition de l’hémagglutination dans le milieu de culture (surnageant) , à l’aide d’anticorps monoclonaux spécifiques 

  
  •  Tout diagnostic d’infection par le virus influenza A, et dont on soupçonne  qu’il est d’origine aviaire, doit être confirmé par un laboratoire de référence pour la grippe aviaire de l’OMS, en période d’alerte  interpandémique ou pandémique.
 b)Diagnostic indirect ( sérologique) 
  • La sérologie présente peu d’intérêt en pratique clinique, réalisée sur 2 prélèvements ( un en phase aigue et l’autre pendant la convalescence).
  • L’identification sérologique du virus influenza A  repose sur la mesure d’anticorps spécifiques par   
                               -méthode immunoenzymatique,
                               -inhibition de l’hémagglutination 
                               -test de neutralisation.
  •  
  • Les anticorps neutralisants apparaissent une dizaine de jours après la contamination.
  • la sérologie  doit présenter une augmentation du taux d’AC dans le second sérum, et mettre en évidence une augmentation de titre d’un facteur ouplus


 traitement et prévention 
 
Réseaux de surveillance de la grippe :
- 110 Centres Nationaux de Référence (CNR) dans 80 pays
-4 Centres Mondiaux de Référence

Rôle : les CNR détectent et déclarent les débuts d’épidémies, l’évolution de celle ci. Ils recueillent des prélèvements ou des souches virales adressées par les laboratoires et les médecins sentinelles. Ils identifient les souches actives, les comparent aux souches de référence, vérifient l’adéquation de la composition vaccinale.
 
Le traitement préventif :
3 sortes de souches de virus circulent actuellement.
Souches de grippe A H1N1 et  H3N2 (qui « dérivent » régulièrement)
Souches de grippe B.
La surveillance des variations observées dans les souches circulantes permet de réactualiser la composition du vaccin chaque année. 
Ces 3 types de souches sont multipliés sur œuf de poule embryonné puis inactivés.les virus possèdent les variants d’HA et de NA indiqués par l’OMS, en fonction des résultats de la surveillance épidémiologique de l’année.
 
La vaccination antigrippale n’est pas obligatoire mais recommandée chez les sujets à risque.
Personnes de plus de 65 ans.
Affections chroniques respiratoires, cardiovasculaires, rénales ou métaboliques (diabète)
Personnel soignant

L’efficacité de la protection n’est pas de 100%, puisque le vaccin se trouve toujours «  en retard d’une mutation », et que la réponse à la vaccination se traduit par la production d’Ig dans le sang, mais pas ou peu d’IgA sécrétoires, plus efficaces contre la multiplication locale du virus.
 
Le traitement curatif: les antiviraux
A) La rimantadine
Sa cible est une protéine qui tapisse l’intérieur de l’enveloppe virale (protéine M). Elle est active uniquement sur la grippe A. mais les souches virales développent rapidement des mutations de résistance à cette molécule. Nombreux effets secondaires. Peu utilisée en pratique. 
B)Les inhibiteurs de la neuraminidase
    Zanamivir (Relenza) / Oseltamivir( Tamiflu)
Actifs sur les souches de type A et B. Doivent être administrées précocement dans les 24-48 premières heures des symptômes. Actives en ttt prophylactique (en cas de contage par ex). Bien tolérées, par de résistances cliniques décrites.








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